| | « Le monde est complexe » assène-t-on souvent, comme un défi insurmontable lancé à notre intelligence individuelle et collective. Assurément la complexité est difficile à expliquer et à comprendrendre. Elle rend aussi l’action problématique dans des contextes constitués d’une multiplicité d’acteurs, de natures différentes, dont les interactions peuvent produire des phénomènes émergents et capables d’auto-organisation. Face à de tels contextes qui décrivent bien les sociétés, les économies, les organisations ou les territoires contemporains, les modes de raisonnement auxquels nous sommes habitués (découpage analytique, linéarité, causalité simple, hiérarchie organisationnelle...) s’avèrent souvent défaillants. La création, sous le parrainage d’Edgar Morin, du Master Systémique complexe appliquée de l’Université de Toulouse 1 est partie du constat qu’il n’existait pas dans l’université française de formation en sciences sociales consacrée à la « pensée complexe » et aux « systèmes complexes » qui se sont pourtant activement développés en Europe et aux Etats-Unis depuis plus de trente ans. | | |
| | Ces démarches sont porteuses de concepts et de méthodes novateurs et puissants qui intéressent tant le travail scientifique dans de nombreux champs disciplinaires que l’action territoriale, organisationnelle ou environnementale. A l’épistémologie et aux grandes théories de la systémique et de la complexité s’ajoutent d’importants enseignements méthodologiques qui articulent de manière inédite en France : les techniques qualitatives, quantitatives et la simulation sociale. Si les territoires et les politiques territoriales sont particulièrement étudiés, les organisations et les réseaux sociaux ont une place croissante. L’équipe pédagogique est naturellement pluridisciplinaire (économie, sociologie, informatique, science de l’information,…). Elle associe chercheurs et consultants venant de six laboratoires, inscrits dans les principaux réseaux scientifiques liés aux thématiques de la complexité et, utilisant des méthodes pédagogiques novatrices (enquête collective de terrain, jeux de rôle, exercices de simulation). Il s’agit de former aux approches complexes de futurs chercheurs, cadres privés et publics ou consultants. Les chercheurs se destinent aux sciences sociales (économie, sociologie, aménagement, histoire,…) qu’ils en soient issus ou qu’ils viennent des sciences « dures » pour s’y intéresser. Les cadres et consultants formés sont spécialistes du « lien » : liens entre des domaines d’activités ou d’usages qu’il faut penser ensemble (animation territoriale, gestion des ressources comme l’eau, études d’impact,…), liens entre les composantes d’une organisation (consultance en organisation) ou d’un territoire (conception de politique publique, fonction d’interface ex. formation ou action sociale et territoire), liens entre un système et son environnement (modélisation socio-environnementale). Enfin, Le Master est particulièrement ouvert sur l’international puisque une convention permet de suivre tout ou partie du cursus à l’université laurentienne de Sudbury, qu’il est possible de faire un travail de recherche dans le cadre de la Multiversidad Mundo Real-Edgar Morin au Mexique et qu’un accord devrait être signé avec l’université de Saragosse pour permettre des échanges d’étudiants. Bonne visite à tous. Pascal ROGGERO
Responsable de Formation | |
